Sur le chemin de Courbet

 

Série 1 – Gustave Courbet (1819-1877)

courte biographie :

Gustave Courbet est issu d’une famille de propriétaires terriens, son père Régis Courbet possède des terres au village de Flagey où il élève des bovins et pratique l’agriculture. Il naît le 10 juin 1819 à Ornans dans le Doubs.

À l’âge de douze ans il entre au petit séminaire (une école de niveau secondaire (collège, lycée) qui était souvent l’un des seuls moyens de s’instruire pour les enfants intellectuellement doués vivant à la campagne), d’Ornans où il reçoit un premier enseignement artistique. Ensuite, il entre au collège Royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts, il suit des cours de dessin d’un ancien élève de Jacques – Louis David. Après des études considérées comme médiocres et qu’il abandonne, il part pour Paris vers la fin de 1839. Son ami d’enfance Adolphe Marlet l’introduit à l’atelier de Nicolas-Auguste Hesse, un peintre d’histoire qui l’encourage dans la voie artistique. Courbet se rend aussi au Musée du Louvre pour y étudier les maîtres, en particulier les peintres de l’école espagnole du XVIIe siècle Vélasquez, Zurbaran et Ribera.

(extrait de wikipédia) http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Courbet )

 

Courbet est un peintre appartenant au mouvement Réaliste.

En peignant des paysages et des scènes de la vie de tous les jours, le Réalisme bouleverse la hiérarchie établie par l’Académie. Cette hiérarchie se composait ainsi, du plus important au moins important :

– La peinture d’histoire (scène d’histoire, mythologique, religieuse)

– Le portrait

– La scène de genre (scène de la vie tous les jours, représentations de paysans …).

– Le paysage

– La nature morte

Avec la naissance du Réalisme et notamment grâce à Gustave Courbet, la scène de genre et le paysage se retrouvent désormais au même niveau que la peinture d’histoire.

Courbet fut un des premiers peintres à peindre des gens du peuple : on réservait avant les grands formats aux sujets les plus nobles. On jugeait les paysans et les petits bourgeois trop laids pour être peints en grandeur nature.

Courbet semble s’appliquer à peindre les moments insignifiants de la vie quotidienne comme le sommeil, le calme, le repos. Ces toiles nous permettent de ressentir, de mettre en jeu nos sens, d’entrer en relation avec les personnages et de se projeter dans la toile. Sa volonté est de donner à voir une vision personnelle du réel.

ACTIVITE 1

  • Parmi les œuvres proposées, retrouve une scène de genre, un portrait et un paysage. Pour te guider voici des définitions pour ces trois genres :

 

  • Un portrait : c’est une œuvre d’art dont le but est de représenter une personne avec sa tenue et ses expressions caractéristiques.
  • Une scène de genre est une œuvre peinte, dessinée ou photographiée qui montre des scènes de la vie de tous les jours, familières. Elle est souvent prise sur le vif.
  • On parle de paysage quand un artiste représente son environnement et que celui-ci est le sujet principal de l’œuvre et non pas simplement son cadre ou son décor.

UN TABLEAU A HISTOIRE

  • La rencontre ou bonjour M. Courbet (132×151 cm), 1854

Commence par te poser certaines questions en examinant :

  • Les personnages : combien sont-ils ? Comment sont-ils positionnés dans la toile ? comment sont-ils positionnés les uns par rapport aux autres ? comment sont-ils habillés ? Ont-ils l’air de se connaitre ? que semblent-ils se dire ?
  • Les détails : Vois-tu la diligence ? le chien ?
  • Les ombres : D’où vient le Soleil ? qui est dans l’ombre ? qui est dans la lumière ?
  • Le peintre, Courbet, est représenté dans le tableau, à ton avis qui est-ce ?
  • Le décor : où se trouvent-ils ?

 

Après avoir mieux « regardé » ce tableau, tu vas aussi mieux comprendre ce qu’a voulu montrer Courbet :

Courbet est l’homme habillé en blanc. C’est le seul personnage dans la lumière, sur le sol on voit son ombre.

On se trouve dans la campagne proche de Montpellier.

L’homme en vert, très élégant, c’est M. Bruyas, le mécène de Courbet (un mécène est une personne qui aide financièrement un artiste). Il vient à la rencontre de Courbet, comme pour signifier son aide, pour montrer leur entente.

Courbet semble marcher vers son destin, il semble sûr de lui, fier ; Son bâton pourrait être comparé au sceptre d’un roi.

Courbet est habillé en blanc ce qui le met en avant dans ce tableau. Le mécène a un manteau vert qui s’accorde très bien avec sa chevelure rousse (le vert et le rouge étant des couleurs complémentaires).

Le troisième personnage c’est Calas, le dévoué serviteur de M. Bruyas. Son visage est incliné par souci de politesse. Il tient sur son bras gauche un plaid (une petite couverture) pour le confort de son maître.

Dans le sac à dos du peintre, on aperçoit sur le dessus un chevalet portatif et une toile. Il doit aussi transporter quelques tubes de peinture et des pinceaux. Il s’agit des premiers tubes de peinture qui permettront aux peintres de sortir de leur atelier pour peindre. (Cependant Courbet a peint ce tableau dans son atelier…)

  • L’une des particularités de Courbet c’est d’essayer d’être proche du motif pour que le spectateur ait vraiment un sentiment de proximité. Il n’y a pas de perspectives dans ses œuvres. On ne peut pas s’échapper, on est bloqué sur le sujet.
  • On pourra le remarquer avec les tableaux : Le chêne de Flagey, le château du Chillon, les demoiselles du village et Bien sûr Jo la belle irlandaise.

ACTIVITE 2

  • Se « projeter » dans une œuvre! Choisis Jo la belle Irlandaise ou les demoiselles du village.
  • Jo la belle Irlandaise: Tu vas essayer de t’imaginer présent près de cette femme, à côté d’elle, qu’est-ce que tu entends, qu’est-ce que tu sens, qu’est-ce que tu touches ? Qu’est-ce que tu vois ?

Je pourrais entendre : le bruit des cheveux, de sa respiration, des tissus, le bruit de la rue ou au contraire pas de bruit car elle semble très concentrée.

Je pourrais sentir : l’odeur des produits de maquillage, d’une lessive propre, du repas qui cuit à côté, …

Je pourrais toucher : ses longs cheveux, ses beaux tissus, tous les objets qui se trouvent sur sa table, …

Je pourrais voir : l’intérieur de son appartement, si j’imagine qu’elle habite en ville la rue par la fenêtre ou un jardin, une cour si je la crois à la campagne, …

 

  • On peut faire pareil pour Les demoiselles du villages …

Je pourrais entendre : la discussion des femmes, ce qu’elle dit à la fillette, le bruit des animaux (un jappement de chien ou un meuglement de veau), le vent, le bruit des pas dans l’herbe, …

Je pourrais sentir : l’odeur de l’herbe, de la campagne, …

Je pourrais ressentir : l’air frais, l’extérieur, …

Je pourrais toucher : l’herbe, les rochers, les animaux, …

Je pourrais voir : aller voir plus loin, derrière les deux petites collines

 

Dossier téléchargeable :

Gustave Courbet