Sur la voie de Hopper

 

Série 2 : Edward Hopper

Edward Hopper

Edward Hopper est un peintre réaliste américain qui a peint des scènes de la vie des petites villes américaines et du quotidien des classes moyennes aux Etats-Unis. Apparemment il offre un réalisme simple. Ses peintures sont comme des pauses qui nous donnent envie de compléter, l’avant, l’après, le pourquoi… les œuvres d’Hopper stimulent l’imaginaire. On ressent une étrangeté surréelle.

Le style de Hopper est assez reconnaissable, il privilégie la ligne droite et des constructions (murs, maisons, immeubles, …) qui envahissent l’espace. Il n’y a pas de ciel ou très peu. Les gens ne semblent pas communiquer les uns avec les autres. Le silence semble tout envahir.

Le cinéma :

Comme dans des films, les tableaux de Hopper sont cadrés avec des plongées et des contre- plongées.

  • Tableaux cadrés en plongée: la scène, les personnages sont vus d’en haut. Le peintre se situe plus haut qu’eux. Le cadrage en plongée a l’intérêt de situer les personnages dans l’espace, les uns par rapport aux autres et par rapport à leur environnement. Elle permet également de dramatiser une scène en donnant un sentiment d’écrasement, d’infériorité, voire de menace sur le sujet représenté.

      

                                                              Chop Soey, 1929

Tableaux cadrés en contre-plongée : la scène, les personnages sont vus d’en bas. Le peintre est plus bas que les personnages. La contre-plongée (vue de dessous) va magnifier le sujet, lui donner un aspect de supériorité et de domination.

  

 

Les effets d’éclairage sont aussi importants. La lumière est nette et intense ce qui crée des contrastes très forts entre les zones d’ombre et celles dans la lumière crue.

Hopper disait « n’aspirer qu’à peindre les rayons du soleil découpant une architecture. »

  • Retrouve dans ces trois vignettes d’où vient la lumière.

        

 

  • Parmi les vignettes ci-dessous, retrouve celles qui correspondent le mieux au style de Hopper.

 

  • Mets une croix rouge sous les tableaux dans lesquels On ne voit pas ou très peu de ciel.
  • Mets une croix bleue sous les tableaux dans lesquels Les personnages ne communiquent pas les uns avec les autres.
  • Mets une croix verte sous les tableaux dans lesquels on ressent le silence.

      

  • Pour mettre en évidence les lignes verticales et horizontales, trace sur chacune des vignettes en rouge les lignes verticales du tableau et en vert les lignes horizontales du tableau.

Réponses :(retrouvez les documents en qualité supérieure dans le dossier Hopper téléchargeable en bas de page.)

 

  • Parmi cette liste de mots ou d’expressions, relie ceux qui vont le mieux avec les vignettes proposées. (Il y a bien sûr plusieurs réponses et pas de mauvaises !)

(retrouvez les documents en qualité supérieure dans le dossier Hopper téléchargeable en bas de page.)

 

  • Pour chacune des œuvres ci-dessus, commence par observer les personnages, les décors, les détails, la lumière. Essaie ensuite d’imaginer ce que font les personnages et pourquoi ils se trouvent là à ce moment.

Lis ensuite la courte explication sur l’œuvre.

Une femme est assise à une table. Son regard est fixé sur sa tasse de café. Il doit faire froid : elle porte un chapeau et un manteau en fourrure et elle est assis tout près d’un radiateur. Elle n’a d’ailleurs pas enlevé le gant de la main qui ne sert pas à prendre le café.

Elle est dans un « automate », cafétéria américaine qui délivre automatiquement alimentation et boisson en introduisant de la monnaie dans la machine.

Elle semble vraiment seule. Cette solitude est renforcée par le fait que le peintre a choisi de mettre en évidence une chaise vide en face d’elle. Seule la coupe de fruit tranche par ses couleurs vives. Grâce au reflet de la vitre, Hopper fait disparaître la rue derrière la femme laissant la place à une immense étendue de nuit où ne se reflètent que les lampes de l’automate.

A part les fruits dans la corbeille, il n’y a pas d’élément naturel dans l’œuvre. Cela renforce l’idée que nous nous trouvons probablement dans une grande ville.

Il y a un détail étonnant : nous pouvons observer dans la vitre le reflet des lampes, mais nous n’avons pas le reflet de la jeune femme, est-elle alors un mirage ? Un fantôme ?

On ne devine rien de la ville au dehors alors que très souvent la nuit les rues, surtout dans une ville comme New York, sont très éclairées. Cela isole encore plus cette femme.

A travers sa peinture, Hopper cherche à amener chez le spectateur de la pitié pour cette femme, seule le soir, isolée et perdue dans ses pensées.

 

Edward Hopper est allé dans sa jeunesse en France où il a pu observer les œuvres de Courbet, Manet et Degas. On peut voir une vraie influence des œuvres de Degas et Manet dans cette toile de Hopper.

La Prune, Manet  1877            Dans un café, Degas 1875-1876

  • Trouve toutes les différences entre Automate et La lumière du Soleil dans la cafétéria.

La lumière du Soleil dans une cafétéria 1958

 

Ce tableau de Hopper, peint trente ans après Automate, semble être son exact contraire :

  • La lumière transperce les vitres.
  • La femme est toujours représentée tenant une tasse, mais ses vêtements laissent supposer que l’on est maintenant en été.
  • Elle n’est plus toute seule dans le bar. Ici, elle semble attendre quelqu’un.
  • La coupe de fruits est remplacée par une plante en bordure de fenêtre.
  • La femme ne semble plus enfermée, mais ouverte au monde ;
  • On voit la rue à travers la fenêtre.

 

People in the sun, 1963

 

Les personnages, sur leurs sièges sont soigneusement alignés. Ils tournent tous la tête dans la même direction, celle du Soleil couchant. Soleil que l’on ne distingue pas mais que l’on peut deviner grâce au savant jeu d’ombres et de lumières.

Il y a cinq personnages : deux femmes et trois hommes. Ils contemplent la campagne américaine, semée de blé et entourée de petites montagnes.

Même si ces personnages sont représentés en groupe, dans la même scène, ils sont en fait seuls dans le silence et la solitude. Ils ne communiquent pas du tout les uns avec les autres.

 La maison près de la voie ferrée

Le peintre nous présente cette grande demeure, majestueuse qui se dresse, seule, au-dessus d’un chemin de fer, telle une star entièrement baignée d’une lumière chaude. Elle est montrée en contre plongée pour la mettre en valeur.

Tentons de pousser plus avant l’observation : pas d’animaux, pas d’arbres, pas de présence humaine dans cette composition. Pas de vie, en somme. Mais la maison, elle, semble vivante. On a l’impression que les fenêtres sont autant d’yeux, de nez et de bouches architecturales. Maintenant, cherchons les portes… Il n’y en a pas ! Ou du moins, elles ne sont pas visibles. Les architectures d’Hopper sont constamment impénétrables.

La présence du chemin de fer au premier plan coupe dangereusement l’accès à cette belle demeure. Un train pourrait en effet passer furtivement d’un moment à l’autre, et bouleverser la tranquilité de l’image.

En zoomant sur la fenêtre du premier étage, on aperçoit deux personnages ! Qui sont-ils ? Le mystère reste entier…

 

Dossier téléchargeable :

Edward Hopper